Chronique 30 (16/3/98)

L'asperge fraîche doit être rigide, de couleur franche, cassante avec une section brillante. Entourée d'un torchon humide, elle peut se conserver 3 jours au maximum.On trouve aussi des conserves d'asperges au naturel, entières, en morceaux ou miniatures, ou de pointes uniquement. Il faut les rincer à l'eau bouillante avant l'emploi. Ce légume peu nourrissant (25 Kcal pour 100 g.) est riche en vitamines A et C. On compte 300 g. par personne pour une entrée.
Voir le tableau en fichier joint (format WORD 6 ).

types provenance époque aspect saveur
type blanche        
aneto larac Languedoc-Roussillon, Landes,

Drôme, Vaucluse, Sologne

fin février-fin juin pointes et turions blancs tendre, puissante
aneto larac, dardonne, lorella Sologne, Val de Loire, Alsace, Champagne fin février-fin juin pointes et turions blancs tendre, puissante
type violette toute la France fin mars fin juin pointe violette, turion blanc tendre, goût prononcé
type verte        
fausse verte Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Provence, Rhône-Alpes, Espagne mi-janvier mi-juillet pointe et haut du turion verts puissante, végétale
californienne ou vraie verte Beauce, Champagne, Pyrénées-Orientales avril-juillet verte sur toute sa longueur corsée




Attention ! quand il est écrit 25 Kcal, il n'est question que de l'asperge, pas des sauces qui l'accompagne.
Jean
PS Donnez-moi des idées, tout de même !

Chronique 30 bis (18/3/98)

J'ai lu ceci sur le Net, et je n'ai pas résisté à vous en faire profiter. Je suis persuadé que vous ne m'en voudrez pas.
Jean


Tornade aux "oréo"

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une recette proposée par Jessica,
13 ans
mars 1998
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ingrédients:

4 biscuits "oréo" (ou "biscuits à la cuiller") de la crème glacée à la vanille pépites de chocolats "Hershey" (ou autre marque) du lait (peu)


Préparation:

Prenez vos 4 biscuits "oréo" et écrasez-les sous vos pieds dans un sac "ziploc" ou autre Prenez votre crème glacée à la vanille et mettez en autant que vous voulez Prenez vos biscuits et verser toutes les miettes dans la crème glacée Versez un peu de lait et ajouter une trentaine de pépites de chocolat Faites réchauffer au four micro-ondes pendant au moins 1 minute Dégustez!!!!
Si vous avez des questions écrivez-moi.

Bon appétit!!!

Chronique 31 (23/3/98)

N'ayant pas terminé les recherches nécessaires à la rédaction d'une chronique sur le persil, je me contente de vous livrer quelques extraits de mes lectures.
"Le penchant du beau sexe pour la gourmandise a quelque chose qui tient de l'instinct, car la gourmandise est favorable à la beauté.(...) La maigreur est un malheur effroyable pour les femmes, car pour elles la beauté est plus que la vie, et la beauté consiste surtout dans la rondeur des formes et la courbure gracieuse des lignes."
"Une suite d'observations exactes et rigoureuses a démontré qu'un régime succulent, délicat et soigné, repousse longtemps et bien loin les apparences extérieures de la vieillesse. Il donne aux yeux plus de brillant, à la peau plus de fraîcheur, et aux muscles plus de soutien; et comme il est certain , en physiologie, que c'est la dépression des muscles qui cause les rides, ces redoutables ennemis de la beauté, il est également vrai de dire que, toutes choses égales, ceux qui savent manger sont comparativement de dix ans plus jeunes que ceux à qui cette science est étrangère."
Brillat-Savarin, Physiologie du goût.
Jean

Chronique 32 (29/3/98)

Allez tiens, pour une fois, une recette : LE LAPIN AU MIEL.
Découpez le lapin (ou achetez des morceaux découpés de lapin. Avantage : vous pouvez prendre 3 cuisses). Badigeonnez de miel tous les morceaux, saupoudrez de thym, salez, poivrez. Si vous avez du mal à badigeonner, à cause du manque de fluidité du miel : passez-le un court instant au micro-onde, il deviendra liquide. Le miel, très sucré, assèche légèrement la surface du lapin. Ne laissez pas la viande dégorger trop longtemps. (je l'ai laissé 15 mn). Préchauffez le four à 100 degrés. Dans une sauteuse, faites chauffer beurre et huile à feu vif, et faites-y dorer les morceaux de lapin. Quand vous avez obtenu une palette de couleurs acceptables, retirez les morceaux et déposez-les dans une cocotte que vous mettez au four. Déglacez la sauteuse avec du bouillon de volaille (ou un fond de volaille : j'utilise personnellement du fond de volaille MAGGI). Vous pouvez, si vous le voulez, rajouter du miel. Faites réduire doucement. Lorsque vous avez obtenu une consistance moelleuse, souple et savoureuse, passez la sauce au chinois et versez là dans la cocotte, sur les morceaux de lapin. Remettez au four, à petite température (50 degrés si vous pouvez). Laissez finir doucement la cuisson. Vous pouvez par exemple manger votre entrée pendant ce temps.
Je me suis régalé. Et j'en connais une autre qui s'est aussi régalée.
Jean

Chronique 33 (6/4/98)

Pour changer, de la lecture :
LA NOUVELLE CUISINE ; UN CONTEXTE :
La crise pétrolière de 1973 modifie les valeurs, la nouvelle cuisine apparaît légèrement soufflée par Gault et Millau. Issue de la féminisation de la sphère alimentaire et des influences asiatiques apportées par Raymond Oliver, la Nouvelle Cuisine reflète les attentes des clients (légèreté, quantités moindres, produits de qualité cuisinés le plus rigoureusement possible...).
L'EVOLUTION DES PLATS : Dans les années 70, la Nouvelle Cuisine se cherche, elle flirte avec les extrêmes; On rencontrera beaucoup d'énormités sur les cartes de l'époque ; assiettes "vides", factures élevées, le hareng qui côtoie le kiwi... Les plats de l'époque pourraient être symbolisé par : le dos de saumon, les salades folles aux parfums et saveurs mélangés.
Les années 80 sont synonymes d'allégés. Michel Guérard écrit son livre "la cuisine allégée". Les assiettes sont pleines de carpaccio de boeuf, de poisson (influence asiatique), de flans ou de mousses de légumes , les mousses de fruit et coulis de fruits. La cuisine commence à trouver un équilibre. Les années 90 sont favorables aux pâtisseries ; le dessert de cuisine servi à l'assiette remplace petit à petit les chariot de pâtisserie. Le dessert marquant la fin du repas, moment important, devient un plat à part entière avec des associations ou des contrastes de saveurs, de textures, de températures... En cuisine, le retour à la nature se fait sentir ; il faut absolument avoir un jardin d'herbes aromatiques à proximité du restaurant. Les épices sont omniprésentes.
LES APPELLATIONS CULINAIRES MODERNES : Le principe de ces appellations est né dans les années 1970, avec des chefs comme Alain Chapel entre autres.
Elle utilise un vocabulaire descriptif et poétique à la fois. Il ne s'agit plus de faire rêver le client par l'usage de termes "hermétiques" compréhensibles par les seuls initiés à la gastronomie (Civet Grand Veneur, Homard Newburg, poulet Américaine...). Les mots servent à mettre en valeur le produit (en situant son origine, sa cuisson ou les éléments l'accompagnant). En lisant l'intitulé du plat, le client doit pouvoir imaginer "précisément" ce qu'il va manger.
Par exemple : Rognon de veau rôti dans sa graisse, gratin de bettes au lard, les feuilles à l'huile de noisette, jus court tranché Figues rôties au jus d'orange et miel au vin réduit épicé, glace vanille Cabillaud blond doré sur sa peau, confit d'oignon au cumin, carottes au carvi et pistaches Jus court à la corinthienne
Ces principes peuvent être appliqués d'une façon plus sobre ou plus complexe, en fonction de la personnalité du chef de cuisine. On note également l'utilisation quasi permanente des épices et aromates : cives, ciboulette, carvi, cumin, poivre noir, vanille, thym, thym citron. Ce qui est une constante dans la cuisine de cette fin de siècle.
LES 10 COMMANDEMENTS DE LA NOUVELLE CUISINE :
En 1976, Gault et Millau ont défini les dix commandements de la Nouvelle Cuisine.
* Tu ne cuiras pas trop : réduction du temps de cuisson, de la plupart des poissons, fruits de mer, gibiers, veau, légumes verts, et mise en valeur des saveurs "oubliées". La redécouverte de la cuisson à la vapeur doit peut être quelque chose à la cuisine chinoise.
* Tu utiliseras des produits frais et de qualité : Les chefs préfèrent utiliser les produits du marché, afin d'éviter les produits dénaturés par la technologie et la production de masse. Que nous réservent les légumes transgéniques ? Ils préfèrent donc supprimer les éléments médiocres plutôt que de les dissimuler sous des sauces agressives.
* Tu allégeras ta carte : les chefs présentent un menu réduit dans lequel ne figurent que des mets de qualité, ils abandonnent les longues listes de plats préfabriqués (en mise en place) des hôtels internationaux.
* Tu ne seras pas systématiquement moderniste : Ils s'inspirent de la Cuisine Régionale plutôt que de la prétentieuse haute cuisine parisienne.
* Tu rechercheras cependant ce que t'apportent les nouvelles technologies : l'équipement de leur cuisine est ultra moderne. Ils utilisent le four à micro ondes, la cuisson sous vide et maintenant les cuisson à basse température (durant plusieurs jours à 65 °C)
* Tu éviteras marinades faisandages et fermentations : Les marinades sont courtes et adaptées à chaque type de produits. Il n'y a plus 3 marinades types que l'on utilisait sans discernement.
* Tu élimineras sauces brunes et blanches : Ils suppriment la béchamel et l'espagnole, ces survivantes des temps anciens. Ils ont en horreur les roux, ils préfèrent utiliser le bon beurre, les herbes fraîches et le jus de citron.
* Tu n'ignoreras pas la diététique : Les modes de cuisson sont : la vapeur, le court mouillement, le grillé, le rôti. Ils délaissent les fritures
* Tu ne truqueras pas tes présentations : La cuisine est là pour mettre en avant la qualité du produit. Fini le temps où l'on noyait les viandes ou les poissons sous des quantités de sauce.
* Tu seras inventif : Les associations de saveur sont affinées comme le prouve le saumon à l'oseille des frères Troisgros, recette qui a fait le tour du monde. Alain Senderens remet au goût du jour le caneton Apicius, recette de l'Antiquité. Ce dernier insiste même pour que ses cuisiniers aient une culture générale et esthétique développées.

Ce qu'en pense BOCUSE :
"J'ai toujours dénoncé la révolution de la Nouvelle Cuisine, qui s'est opérée plus au niveau des hommes que des assiettes. Nous rencontrons, en effet, à travers le monde, depuis l'avènement de cette Nouvelle Cuisine une uniformité culinaire désarmante.
La mini carotte jouxte le fin navet, accompagné d'un petit pois coupé en quatre, le tout cernant le filet d'un volatile émincé dont on aura ôté la peau et les os, ou du poisson vapeur servi avec une timbale de légumes réduits en purée. Tout se joue au niveau de la couleur au détriment de la saveur, l'oeil est flatté, mais plus l'odorat ni le goût. Cette nourriture éthérée est jalousement servie sous cloche de peur, sans doute qu'elle ne s'envole tellement les portions sont congrues.
Il est temps de dénoncer ce système et de retrouver une cuisine plus substantielle où tous les sens sont comblés.
Chaque pays a sa cuisine, chaque région sa spécialité. Cela fait partie de l'attrait du voyage, que de déguster une Paella en Espagne et permet par là même de mieux cerner les traditions du lieu que l'on visite, en dégustant sa cuisine qui est presque toujours aimable et accueillante. Il nous faut donc rester réalistes et modestes, et pour être sûrs de ne pas se tromper , utiliser des produits d'excellente qualité et de saison".

Et ceci :
THYM ET TRADITIONS POPULAIRES
Le Diable a horreur du thym, partout où il pousse du thym il ne voit que des serpents menaçants. Les sorcières ne l'aiment guère plus, en porter sur soi les éloigne.
Porter du thym sur soi donne du courage, du dynamisme, de l'esprit d'entreprise, de l'impétuosité, de la créativité. Au Moyen Age les dames brodaient sur l'écharpe des chevaliers qui participaient à des tournois une branche de thym surmontée d'une abeille. Le thym signifiait qu'elles comptaient voir leurs soupirants faire preuve de courage et de fougue et l'abeille de douceur et de fidélité à leurs engagements. En Angleterre, au 17e siècle, le thym était prescrit mélangé à de la bière à ceux qui souffraient de timidité. Et, les montagnards écossais se préparent des potions à base de thym pour augmenter leur courage et leur force.

Chronique 34 (13/4/98)

Le miel, encore lui.

Une autre façon d'utiliser le miel en cuisine, la sauce au miel : Faîtes bouillir le miel avec quelques feuille d'eucalyptus, déglacer avec du vinaigre, ajouter sauce soja, jus de volaille, gingembre en lamelle et réglisse, laisser cuire jusqu'à une consistance sirupeuse. Passer à la passoire fine, tenir au chaud.
Et encore une :
Faire fondre au beurre 4 échalottes hachées. Lorsqu'elles commencent à dorer, ajouter 4 cuillères de miel. Laisser bouillonner et épaissir 2 minutes. Ajouter 4 cuillères de vinaigre de vin rouge et laisser bouillir 1 minute.
A utiliser par exemple sur des aiguillettes de canard ou des côtes d'agneau.

Je ne le savais pas, je l'ai appris chez nice-matin :
Transhumance: Les bergers des abeilles
C'est une histoire de grand voyage, comme la transhumance des moutons. Les abeilles et leurs "bergers" se déplacent au gré du calendrier des floraisons, montent toujours plus haut chercher les fleurs, au plus près de la source du nectar ou du miellat, pour augmenter le nombre des récoltes et diversifier la production. La tradition et l'histoire du miel sont ainsi respectées: les Egyptiens furent les premiers à pratiquer la transhumance en chargeant leurs ruches sur les fellouques qui remontaient le Nil. En Provence, on ne remontait ni le Rhône ni la Durance, mais au XVIIIe et XIXe siècles, les ruches en liège étaient portées à dos d'hommes entre littoral du pays Niçois et Piémont, plus tard chargées sur des mulets et des charrettes. Les apiculteurs transhument dès le printemps et jusqu'à la fin de l'été, se déplaçant, la nuit, toutes ruches hermétiquement fermées, les installant aux premières lueurs du jour. Dans les périodes intenses de miellées, le jeu consistera à surveiller l'essaimage (la division et la reproduction des colonies) et à déplacer les ruches pour échapper à la sècheresse. Il y a le circuit des lavandes, avec des étapes intermédiaires en moyenne montagne. Les abeilles passent sur les thyms, romarins, fleurs de maquis et de garrigue et sont fin juin sur les plateaux aux lavandes. La transhumance "verticale" suit les floraisons, de fin mai à mi-juillet, entre 800 et 2.000 m. Bergers et abeilles restent jusqu'à mi-août dans leurs montagnes, avant de retourner sur le littoral, à l'automne por l'hivernage. Enfin, celle qui consiste à passer d'une région à l'autre, (il faut montrer sa "carte d'apiculture pastorale"): les apiculteurs conduisent une partie de leur cheptel vers l'Isère, les contreforts de l'Ardèche ouvrant sur la vallée du Rhône, ou jusqu'au Jura. C'est la montée vers les forêts de sapins, de tilleuls ou d'acacias. Ce sera un miel de sapin, aux rappels de sève, boisé, de couleur foncée, l'un des plus chers. Ou de tilleul, de nectar ou de miellat, puissant et aromatique, presque mentholé, à la robe jaune clair. Enfin, d'acacia (le "robinier"), transparent et lumineux, aux arômes plus doux, le seul miel qui ne cristallise pas quand il est pur. Mais en Provence, on n'en produit guère: sa fleur est fragile, il lui faut la fraîcheur et les brouillards, pas l'ardeur des soleils du sud.
De mieux en mieux, en provenance de l'INRA :
L'évaluation de la qualité d'un miel : dégustation et réglementation

1.La dégustation
Pour la dégustation, les protocoles établis pour le vin servent de modèle au miel : il se regarde, se respire et se déguste dans des verres ballons. Sa dégustation s'accompagne d'un verre d'eau et d'une pomme, pour se refaire le palais. L'évaluation porte sur la limpidité ou la finesse de cristallisation, la couleur, l'odeur, la saveur... Une fiche de dégustation facile à compléter a été établie afin de noter et classer les miels. Les classements obtenus permettent l'attribution d'appellations, de labels ou de médailles.
Il existe des dégustateurs professionnels qui s'entraînent chaque jour à partir d'une collection de pots de miel de référence pour mémoriser la palette des goûts. Afin de mémoriser sans faute la trentaine de miels de crus classiques (thym, colza, tournesol, lavande, sapin, tilleul, châtaignier, ronce...), ils dégustent les miels à température ambiante, les échantillons étant prélevés sur des pots conservés au froid, choisis pour leur caractère typé, leur fraîcheur. Bien que modifié par les transformations que lui fait subir l'abeille, le goût du miel reste tout de même fidèle aux parfums de la fleur dont il est issu.
2.L'analyse
Les chimistes ont essayé de découvrir les substances responsables de l'arôme. Vers 1960, la chromatographie en phase gazeuse a permis de gros progrès dans l'identification des molécules aromatiques. Pourtant, les composants isolés dans chaque miel sont trop nombreux et variés pour permettent l'authentification des miels de cru. C'est l'analyse microscopique qui fournit le moyen le plus sûr de reconnaître les provenances, grâce à la lecture de l'information contenue dans les grains de pollen qui se sont déposés sur le nectar. Cependant, les miels de miellat, tels que le miel de sapin contiennent seulement des grains de pollen provenant d'espèces environnantes (plantain et oseille sauvage), piégés par le miellat. Il n'y a pas de grains de pollen de sapin puisque la production de miellat et la floraison n'ont pas lieu en même temps. En établissant une banque de données des miels et de leurs spectres polliniques, on s'est doté d'un outil qui permet non seulement d'authentifier les miels de cru, mais encore mieux de rechercher les origines géographiques. Les miels européens ont été suffisamment étudiés pour qu'on puisse les identifier au vu de leur analyse pollinique.
3.La réglementation des miels
Les normes de qualité sont définies par décret. Des méthodes officielles pour l'analyse des miels ont été définies par arrêté ministériel du 15 février 1977. Par exemple, la propreté d'un miel est aujourd'hui mesurée par dilution et centrifugation. On sépare et on quantifie le dépôt solide qui détermine la pureté de sa saveur. Un miel qui présente un dépôt solide inférieur à 1 ppm est jugé propre.
Actuellement, l'interprofession représentée par Intermiel juge ces normes trop tolérantes et met à l'étude des normes AFNOR en harmonisation avec les normes européennes.
Les appellations de miel de cru, les appellations florales, sont actuellement régies par le code des usages. L'ITAPI (Institut technique apicole) a publié en 1975 les normes de miel de colza, lavande, romarin, acacia. Ces normes font intervenir pour chaque origine florale, l'aire de production, la période de récolte, la description des caractères organoleptiques et physico-chimiques, ainsi que le spectre pollinique.
Les appellations régionales posent problème car la flore d'une région donnée varie, entraînant des changements des caractéristiques du miel et de considérables différences de qualité au sein d'une même appellation.

Jean

Chronique 35 (19/4/98)

Avec l'arrivée du Printemps, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai le palais avide des petites saveurs fraîches et un peu acides des légumes nouveaux : petites carottes fanes délicieuses à croquer sur l'étal du marcher, petits pois au vert si tendre, pommes de terre pleines de saveur, navets au goût si délicat et fondant, courgettes odorantes, tomates gorgées des premiers soleils, les gousses d'ail pétillantes sous la dent. Je ne vais pas vous expliquer la ratatouille, mais pensez aussi aux petits pois à la française, aux petits légumes glacés : ils accompagnent admirablement l'agneau, qu'il soit pascal ou de l'Aïd.
Ma dernière expérience, c'est l'infusion de légumes !
Le principe en est simple : il s'agit d'extraire leur arôme de quelques légumes et d'en faire une sauce fine et délicieuse pour accompagner le poisson.
Vous prenez 8 carottes, 3 poireaux, 3 fenouils, 1 céleri branche, 5 petits oignons. Vous épluchez le tout, les taillez en julienne fine et jetez ça dans une grande casserole avec 2 litres d'eau. Thym, pincée de sel. Couvrez et laissez cuire à feu doux durant 3 heures.
Et oui, c'est long : c'est la condition pour que les cellules des légumes libèrent la quintessence de leurs parfums dans l'eau. Mais pendant ce temps vous pouvez faire autre chose, tout en restant dans la maison.
Vous passez au chinois pour ne conserver que le bouillon. N'hésitez pas à bien presser les légumes pour en extraire le maximum de jus. Vous faites bouillir votre jus, sans couvrir, pendant une bonne heure, afin de le réduire des 2 tiers. Vous obtenez ainsi un concentré de jus de légumes très corsé. Vous mélangez avec de la crème fraîche liquide et vous faites chauffer 5 minutes pour obtenir une sauce onctueuse, délicieuse. Il faut bien ça pour agrémenter le poisson, si fade et plat par lui même.

Autre petite idée surprise pour vos poissons : le beurre à la sauge.
Vous faites fondre du beurre. Vous faites cuire dedans, à tout petit feu, des feuilles de sauge fraîches. Vous laissez refroidir. Au moment de servir votre poisson, vous le parsemez de noix de ce beurre aromatisé.
A qui on dit merci ?
A Jean

Chronique 37 (27/4/98)

Veuillez excuser le retard de parution, ainsi que la brièveté, de cette chronique. Mais des perturbations se sont permis de traverser mon ciel existentiel, dérangeant l'ordre des choses et en particulier les expériences culinaires dont j'aime à vous faire part. Ce nonobstant, et bravant courageusement la ire des cieux, je voudrais, à l'impromptu et sans filet, vous faire part d'un axe de mes recherches secrètes. Je travaille actuellement, sans mot dire et volets fermés, sur l'association de l'aigre et du doux. Cela remonte à quelques mois. Il faisait froid; les bûches, humides sans doute, fumaient dans l'âtre sans produire beaucoup de chaleur; on entendait au loin dans la nuit humide les ululements des informaticiens travaillant au passage de l'an 2000. Des frissons de compassion me hérissent encore le dos aujourd'hui en pensant à ces gémissements désespérés. J'attendais une visite. Et pour l'honorer, parce que se taper 20 km de banlieues sauvages, peuplées de zones désertiques, de périphériques aux vitesses limitées, de feux pas très verts, de fumées suspectes et de Mercédès blanches roulant au pas, j'avais décidé de lui préparer un petit repas fait de succulences fines et aiguisées. Pendant donc que la choucroute aux conservateurs chauffait au micro-onde, et que les raviolis à l'estragon de chez William Saurin mijotaient au four, je lisais un livre de cuisine. En effet, j'avais tout mon temps : j'avais déjà ouvert le bocal de sauce béchamel et mélangé les deux sachets fournis en kit. Et que lis-je soudainement au détour d'une page : " Christine Ferber s'est fait une spécialité de confitures extraordinaires et, mieux encore, d'aigres-doux. L'Alsace est connue pour ses quetsches au vinaigre, servies en accompagnement du pot-au-feu, par exemple; Christine Ferber a varié les ingrédients sur le même thème et propose d'accompagner des escalopes de foies gras avec ses aigres-doux de muscat : le voilà, le grand sommet gastronomique ! Les Vrais Gourmands se procureront ces aigres-doux remarquables auprès de leur créatrice, mais ceux qui ne pourront attendre chercheront à reproduire avec moi ce remarquable condiment." Que voulez-vous que je fisse, après une telle lecture ?
Vous le saurez la semaine prochaine ........

Chronique 38 (3/05/98)

Alors ? La semaine a été longue, hein ? Une semaine d'attente fébrile et anxieuse : que s'est-il passé ensuite ? Qu'a-t-il fait ? quel rebondissement soudain et imprévisible va encore perturber le cours serein de nos jours ?
Voici les différentes suites parmi lesquelles vous pouvez choisir :
1) J'ai donc arrêté le four et jeté son contenu, arraché la prise du micro-onde et l'ai passé par la fenêtre, puis après m'être vêtu chaudement, je suis parti non sans avoir rédigé un mot que j'ai collé sur la porte : " Excuse-moi. Ma grand-mère est très malade. Je pars de suite à son chevet en Alsace. Je te rappelle dès mon retour, dans quelques jours. "
2) J'ai refermé mon livre et l'ai jeté à la poubelle. Tout en maugréant après ces femmes qui ne sont jamais à l'heure, je suis allé du pas tranquille des mes charantaises douillettes mettre en marche le téléviseur, m'allumer une cigarette, me verser un Ricard tout en rectifiant les plis de la nappe. Quelle vie trépidante et sur-active. Notre époque est décidément trop stressée. Pas étonnant qu'on fasse des infarctus.
3) Je me suis dis que c'était une idée fort intéressante, et qu'un jour, il faudrait essayer d'expérimenter ces délices. Pour ne pas l'oublier, je suis allé démarrer mon ordinateur pour prendre des notes. Et voilà que ce #à@è= "~°5+ d'ordinateur me balance un bel écran bleu avec un message blanc, comme quoi il y avait une erreur de défaut de protection de page dans le module KERNELL provoquée par GDI.EXE à l'adresse EF00 :2503. Quand la sonnette a tintinnabulé, 1 heure plus tard, j'avais le fer à souder à la main, les lunettes de protection me donnaient une élégance inaccoutumée, et elle a eu ce cri : " Mais ça sent le brûlé ici ! "
4) Ah ! mais c'est une idée excellente ! Mélanger les goùts ! J'ai retrouvé au fond d'un placard un vieux pot de confiture d'abricots. Je l'ai versé dans une casserole en enlevant les morceaux de moisi. J'ai versé dessus un bon verre de vinaigre et j'ai fait chauffer. Lorsque j'ai fini par obtenir une pâte semi-liquide, j'ai rajouté un reste de lait et une cuillère de sucre en poudre. J'ai laissé à couvert à petit feu. Au bout d'une demi-heure, le téléphone a sonné : elle avait un empêchement, sa grand-mère étant très malade, elle devait absolument s'absenter quelques jours et me rappellerait dès son retour de Nice. (Tiens, je croyais que sa grand-mère habitait à Châlons ?). J'ai donc mangé tout seul : je me suis fait des oeufs au plat, parce que ces plats compliqués, finalement, c'est pas vraiment conseillé pour mon cholestérol.
Vous aviez vraiment cru que j'allais vous dévoiler mes secrets culinaires les plus jalousement gardés, depuis des générations, et que vous pourriez vous aussi les utiliser pour épater vos conquêtes, réveiller vos conjoints, faire la nique aux belles-mères, énerver les beaux-pères, agacer les copines.
Je suis gentil, d'accord, sympa et tout, mais quand même pas jusque là.
Mais je vous le promet, la semaine prochaine, on refait vraiment de la cuisine
Promis, la semaine prochaine, on refait vraiment de la cuisine.
Jean