Chronique 37 (11-05-03)


Levé très tôt ce matin-là pour aller écouter le réveil des oiseaux dans la forêt, je m'étais ensuite accordé un petit repos réparateur, après un léger casse-croûte, avant de retourner vers des contrées plus habitées.
Un bruit régulier et inhabituel de feuilles brassées, de buissons écartés, me tira doucement du sommeil. J'aperçus non loin de moi un jeune homme qui visiblement cherchait quelque chose dans les taillis.
" Bonjour. Comment allez-vous ? " Lui dis-je d'un ton clair et enjoué, afin de ne pas l'effrayer par la soudaineté de mon apparition.
" Bonjour. Belle journée n'est-ce pas ? "
" Il semblerait que vous cherchiez quelque chose ? "
" Effectivement, je cherche des feuilles de cari. Comme on m'a dit que l'on trouvait de tout dans la forêt, je suis venu en chercher. "
" On y trouve beaucoup de choses, mais des feuilles de cari, cela m'étonnerait . Elles poussent plutôt vers les Indes. "
" Et bien je m'en passerai donc. Je vous remercie. "
" Mais attendez, je crois bien qu'il m'en reste un peu dans mon sac. "

Il me remercia vivement et reprit joyeusement son chemin.
Après quelques minutes, et alors que je venais de reprendre ma propre route, je le vis accourir vers moi.
" Ah ! Monsieur, j'ai de la chance de vous retrouver. N'auriez-vous pas, par hasard, aussi un peu de cannelle et du gingembre ? "
" Me prenez-vous donc pour une épicerie ambulante ? "
Il m'expliqua enfin qu'ayant promis à sa belle de préparer un repas spécial, il se rendait compte de l'absence de la plupart des ingrédients souhaités. Et le temps lui était trop court pour aller à la ville.
Je l'accompagnai donc jusqu'à sa chaumière pour lui venir en aide. Et effectivement je lui fus d'un grand secours car il avait oublié d'acheter toutes les épices nécessaires à la confection du cari poulet dont il voulait surprendre sa belle.

" Maintenant que nous avons réuni et commencé de préparer les épices, allez donc chercher le poulet, il nous faut maintenant le découper " lui dis-je.
Il blêmit.
" J'ai aussi oublié le poulet… "

Lorsque la jeune femme apparut au bout du chemin, je venais juste de prendre congé et nous nous croisâmes.
" Cela sent bien bon chez moi, me dit-elle. Vous ne restez pas avec nous ? "
" Désolé, mais je suis déjà bien en retard. Votre époux m'a offert un verre d'eau, et je me dépêche. Cette délicieuse odeur est trop tentante. "
" C'est d'autant plus étonnant, qu'il oublie toujours au moins la moitié des choses. Qu'est-ce que l'on a pu avoir comme fou-rires, à défaut de bons repas ! "

Cari poulet
Recette trouvée sur le Web

1 beau poulet fermier
15 cl de lait de coco, 5 gousses d'ail, 2 gros oignons et 1 petit, 6 "gros piments" verts (peu féroces!), 1 tuyau de cannelle, 3 clous de girofle, 2 gousses de cardamome, 4 cm de racine de gingembre, 6 feuilles de caloupilé (feuille de cari), 1 c. à café de curcuma, 1 citron vert, pour le jus, 50 g de ghee (beurre clarifié), eau, sel et poivre.

Préparation

Découper préalablement le poulet; émincer les deux gros oignons ; découper les gros piments, épépinés, en lanières ; piler l'ail avec un peu de sel et de poivre, la racine de gingembre et le petit oignon jusqu'à obtention d'une pâte. Frotter énergiquement les morceaux de poulet avec cette pâte. Réserver.
Dans une cocotte à fond épais, faire fondre le ghee et y faire revenir les oignons émincés et les lanières de piment. Quand les oignons deviennent transparents, ajouter les feuilles de caloupilé, la cannelle, les clous de girofle et les grains de cardamome écrasés. Ajouter ensuite les morceaux de poulet, le reste de pâte qui a servi au frottage et le curcuma. Mélanger soigneusement et laisser revenir 5 minutes.
Couvrir d'eau bouillante salée et laisser cuire doucement, 35 à 45 minutes. Verser le jus de citron vert et le lait de coco et laisser encore mijoter à feu très doux une dizaine de minutes. Goûter et rectifier l'assaisonnement si nécessaire.